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STÉPHANE · 11-08-2011



FARHAD MOSHIRI OU L’ART CONTEMPORAIN IRANIEN

FARHAD  MOSHIRI : SOLDIER
FARHAD MOSHIRI : SOLDIER

Si (pour de bonnes ou de mauvaises causes) l’art et la politique sont quelques fois étroitement liés, l’histoire n’a pas le temps d’attendre que la censure soit plus clémente. Ça bouge dans le microchosme artistique iranien. La créativité et la soif de sauvegarde de la culture nationale mais aussi d’innovations provoque inéluctablement l’ouverture de l’Iran. Les mouvements ethniques de ce pays imprégné de civilisations antiques créent un héritage d’une richesse unique.

Inconnu il y a trois décénies (sauf par les initiés), l’art contemporain iranien se popularise en occident et ailleurs. Il devient dorénavant incontournable et est n’a jamais aussi bien été représenté notamment à Paris, Londres, New York, Dubaï. Les galeristes courtisent  les artistes.

 

Ainsi Farhad Moshiri, un peintre de « la nouvelle vague » né en 1955 à Téhéran bouleverse les codes par des couleurs éclatantes et des matériaux recyclés. Écologistes? Surtout minimalistes et maniéristes, ses œuvres s’inscrivent dans une apparente tradition iranienne de la calligraphie et de l’enluminure parfois « bling-bling ». Plus ça brille et plus ça plaît? C'est faire bien peu de cas du goût pour l'art contemporain. Bien au-delà de cela, Moshiri joue avec la modernité inspirée de l’imagerie flamboyante pop occidentale. S’inspirant largement de bandes dessinées et de livres il couvre ses toiles de perles brillantes principalement sphériques ou en forme de coquillages. Ainsi, les décoration soigneusement cousues à la main accrochent la lumière et scintillent doucement, donnant un résultat délicieusement kitsch. La broderie des perles est une pratique plutôt féminine qui exige une grande patience. Elle est plus fréquemment utilisée dans l’artisanat que dans l’art. Bien loin de la technologie 3D, le peintre donne aux images une dimension en les recouvrant de perles et de paillettes. Les tableaux de Moshiri sont volontiers irrévérencieux et on à bien du mal à les associer avec la société strictement codifiée des mollahs.

 

Moshiri détourne l’iconographie populaire avec une douceur mélancolique pimentée par une ironie personnelle  laissant entrevoir une réalité plus douloureuse et bien plus complexe. Ses œuvres rencontrant un franc succès chez ses compatriotes séduisent aussi bien les « bobos » cultivés que les amateurs avertis et particulièrement les femmes.

 


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